


Carnets
de
vadrouilles

Partir, sans savoir où
Départ
Le 18 mai 2025, nous avons préparé notre voiture comme d'habitude, le jeu de Tétris du chargement est bien huilé, plus de panique, Al avait fait les listes interminables (que je déteste malgré leur efficacité), alors, nous n'avons rien oublié. Chaque chose a une place dans les caisses, dans la voiture. Donc quand il en manque une, on le voit vite.
Direction
La direction?
Espagne du nord. Sûrement les Pyrénées...
Ou pas. On verra.
Nous disposons de deux semaines... Ah non! Nous sommes gentiment libérés de nos obligations d'un week-end et nous avons trois semaines devant nous! Alors, nous irons jusqu'à la côte espagnole atlantique!
Voilà, pour le reste, on verra.
Première surprise
On connait le trajet en France et les quelques vias ferratas faisables. Sur le chemin, nous passons par celle de Boisseron, une super petite via installée dans une vieille carrière romaine. Le lendemain, via ferrata du Vidourle prévue (on connaît, c'est pour elle que nous avons acheté nos poulies de tyrolienne).
Et c'est là que nous nous rendons compte d'une chose : quand on n'est pas chez soi, on a beau avoir tout l'espace autour de soi pour respirer et vivre, il faut compter avec la météo.
Voilà : il pleut ! Pas de via ferrata au Vidourle.
Ne pas savoir, mais quand même !
La bohème d’accord, mais organisée, s’il vous plait. De café en café, de bivouac en camping, on a le temps de regarder les sites internet de vias ferratas, et de parapentes.
Allez, je vous les donne au cas où:
https://www.paragliding365.com/
https://www.paraglidingmap.com/app/
https://siteguide.app/places/spain
https://fr.wikiloc.com/itineraires-via-ferrata/
Les vias ferratas : quand la météo décide
Pour les vias et randos, les sites sont précis (bien qu'il y ait 36 fois la même via sur 1cm² de carte, ce qui complique les recherches mais bon). Donc, à part si la météo est défavorable, nous en trouvons quelques-unes à notre niveau et c'est très bien.
Parapente : quand les vents et les décos se mettent d’accord
Ah! Le parapente!
Sur paraglidingmap, chacun partage son vol, la plupart du temps sauvage, avec un déco improvisé et pas d'atterrissage digne de ce nom. Ce doit être des champions. Mais pour nous (surtout moi)... C'est juste pas possible.
Donc, nous nous retrouvons avec des tonnes de sites à certains endroits, et nous nous disons: “ chouette, c'est là qu'il faut aller !”
MAIIIIS… Grossière erreur!
L’autre facteur : l’aérologie
Un autre facteur joue en parapente: la météo ET l'aérologie : direction et force du vent vs orientation du site de décollage..
Pour ceux qui ne savent pas, chaque site de décollage correspond à une direction de vent. (Je ne compte pas la brise de pente, qui peut modifier à notre aventage l'orientation du vent quand il n'est pas trop fort, ou nous permettre de ne pas courir quand il n'y a pas de vent météo...)
Et là, on a beau regarder la météo du lendemain pour trouver un site qui correspond et nous est accessible... En trois semaines, nous n'avons volé qu'une fois.
On est partis pour voler, on commence surtout à atterrir dans nos propres limites.
Conclusion provisoire
J'en suis arrivée à la conclusion suivante : pour pratiquer le parapente, il ne faut pas faire d'itinérant.
Ou alors, s'arrêter quelques jours au même endroit. Sinon, tu ne rassembles jamais toutes les conditions pour voler dans le temps que tu t'es imparti.
Aller où le vent nous mène
Alors, grimper des parois sur des échelons et traverser des ponts tibétains et des tyroliennes, oui. Admirer des paysages inconnus et enchanteurs en roulant, oui.
S’amuser à faire du gymkhana dans les chemins cahoteux pour trouver notre bivouac du soir, oui.
Dîner et dormir dans des endroits féériques, oui.
Mais voler non.
Les vents et la météo nous en ont dissuadés.
Et finalement, c'est ça qui a fait la beauté de ce voyage: ne pas savoir de quoi demain sera fait. en fuyant la pluie, nous avons découvert des endroits magnifiques, rencontré des gens sympas, ouverts, vécu au rythme du temps... Et c'était extraordinaire.
Pourtant…
S’arrêter. Respirer.
Peur et fatigue ont raison de notre enthousiasme. Il nous faut nous arrêter et respirer.
Petites haltes reposantes dans un camping ombragé de la Rioja ou du Montsant, rencontre de gens charmants dans des cafés et discussions conviviales en espagnol.
Découverte de plats typiques et nouveaux.
Ça aussi, oui.
Et on repart!
Constat du parcours
Nous n’avons peut-être pas beaucoup volé, mais nous avons grimpé, marché, ri, pesté, rêvé, admiré ces coins inconnus et leurs chants, nous avons dépassé nos limites... ENSEMBLE ! Et ça, c’est le plus précieux.
Vivement le prochain voyage!